A Jeanne d'Arc

Quand le Dieu des armées te donnant la victoire,
Tu chassas l'étranger et fis sacrer le roi.
Jeanne, ton nom devint célèbre dans l'histoire.
Nos plus grands conquérants pa^lirent devant toi.

Mais ce n'était encor qu'une gloire éphémère.
Il fallait à ton nom l'auréole des Saints.
Aussi le Bien-Aimé t'offrit sa coupe amère,
Et tu fus comme LUI rejetée des humains.

Au fond d'un noir cachot, chargée de lourdes chaines,
Le cruel étranger t'abreuva de douleurs.
Pas un de tes amis ne prit part a` tes peines;
Pas un ne s'avanca pour essuyer tes pleurs.

Jeanne, tu m'apparais plus brillante et plus belle
Qu'au sacre de ton roi, dans ta sombre prison.
Ce céleste reflet de la gloire éternelle,
Qui donc te l'apporta? Ce fut la trahison.

Ah! si le Dieu d'amour en la vallée des larmes
N'était venu chercher la trahison, la mort,
La souffrance pour nous aurait été sans charmes.
Maintenant nous l'aimons, elle est notre trésor.

Poésie de
--- Sainte Therese de Lisieux